À la fois combat de lutteurs et danse de couple, le duo masculin que forment Henrique Furtado et Aloun Marchal rejoue avec humour les codes de la virilité.
En combi-short moulant, ils se toisent et s'affrontent du regard avant de se défier en poussant des cris sortis du ventre. Bibi et Bibi se font des « haaas »... et engagent le haut du corps dans une chorégraphie ritualisée, proche des intimidations vocales des All Blacks, des prises des sumos japonais comme des gesticulations théâtralisées des catcheurs. Le pas de deux glisse d'un registre à un autre, du combat de gladiateurs à la danse en couple, de la violence réglementée aux plaisirs de la sensualité, qui reposent de la même façon (et c'est le plus troublant) sur l'écoute, le mimétisme et l'échange des mouvements. Avec un humour volontiers potache, Henrique Furtado et Aloun Marchal rejouent les clichés d'une virilité codifiée et questionnent au corps les attendus du genre masculin dans une arène que forment les spectateurs.
Bibi Ha Bibi est programmé avec le soutien du programme Europe Créative de l'Union Européenne dans le cadre du projet [DNA] – Departures and Arrivals.
Chorégraphie & interprétation : Henrique Furtado & Aloun Marchal – Lumières : Eduardo Abdala (reprise de régie : Manuel Abrantes) – Dramaturgie : Céline Cartillier – Costumes : Camille Rosa en collaboration avec Rozenn Lamand – Collaboration musicale : Jerzy Bielski – Conseils : Marie-Pascale Dubé (chant inuit), Bruno «Hammer» Brito (catch), Estrela Ferreira (danse du ventre).