LE FIL
Sylvain Prunenec
Dans un solo parlé-dansé Sylvain Prunenec déploie un fertile paradoxe : c'est quand l'interprète se trompe, oublie ou s'absente, qu'il·elle trouve parfois ce que cherche le·la chorégraphe.
Que se passe-t-il dans la tête d'un danseur quand il danse ? Sylvain Prunenec s'attaque à cette redoutable question et, dans un solo-performance aussi naturel qu'une conversation, il fait littéralement entrer le public dans sa conscience. Il parle et danse d'un même mouvement, fouillant les états de l'interprète, hésitations, gestes échappés ou automatiques, oublis, confusions, qui bouleversent (plus ou moins) le récit écrit (plus ou moins) par le·la chorégraphe. À partir d'événements survenus quand il travaillait avec Odile Duboc, Trisha Brown, Deborah Hay ou Dominique Bagouet, Sylvain Prunenec débusque et déplie ces instants où, sur le fil de ce qui est déjà fixé, se produit un quelque chose d'inattendu et que le chorégraphe reconnaît pour ce qu'il cherchait sans le savoir. C'est là, très exactement, l'espace de l'interprétation dans l'écriture.
Chorégraphie, récits, interprétation : Sylvain Prunenec
L'association du 48 est soutenue par la Région Île-de-France au titre de la permanence artistique et culturelle et par la Drac Île-de-France au titre de l'aide au conventionnement.
Sylvain Prunenec est artiste associé à Danse à tous les étages dans le cadre du réseau Résodanse.
Crédit photo © Marc Domage
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ÉTUDE 4, FANDANGO ET AUTRES CADENCES
Aina Alegre
Avec le danseur Yannick Hugron, la danseuse et chorégraphe Aina Alegre explore l'énergie saltatoire des danses basques et leur contexte, à partir d'un seul geste : le frappé.
Aina Alegre poursuit une recherche au long cours (vous avez peut-être vu R-A-U-X-A la saison passée), jalonnée d'études scéniques, sur le « frappé », geste archaïque qui traverse les temps, les espaces et les activités.
Dans ÉTUDE 4, FANDANGO ET AUTRES CADENCES, la Catalane découvre avec Yannick Hugron les danses basques, toutes en sauts et en frappes des pieds, des doigts et des mains. En s'appuyant sur les souvenirs d'enfance du danseur et d'autres personnes des deux côtés de la frontière du Pays Basque, leur exploration, aussi précise qu'intime, tourne le dos au pittoresque pour souligner la musicalité rythmée, l'énergie saltatoire et la puissance, volontiers virile, de ces danses. En blanc et rouge, au son des baskets qui tapent et chuintent, des doigts qui claquent, des mots qui racontent, s'ébauche un paysage sonore et visuel autour d'un corps qui, telle une balle sur un fronton, bondit et rebondit, indéfiniment, jusqu'à l'épuisement.