Quand l'interprétation d'une forme du théâtre Nō est interdite aux femmes, Maxime Kurvers s'interroge sur la notion de représentation et le rôle de la parole et du geste dans l'incarnation d'un tabou.
C'est à Tokyo que Maxime Kurvers découvre l'okina, une forme particulière du Nō qui tient du rituel religieux shintoïste au sein de ce théâtre dansé traditionnel japonais. Même si, aujourd'hui, les actrices se fraient peu à peu un chemin dans le Nō où les rôles, y compris féminins, sont majoritairement tenus par des hommes, interpréter un okina leur reste strictement interdit. Avec la comédienne Yuri Itabashi, Maxime Kurvers s'interroge sur ce tabou persistant et la manière de le contourner. Comment jouer un okina sans le représenter ? Comment le faire surgir aux yeux du public sans recourir à son cérémonial ? Comment la parole et le récit peuvent-ils permettre à une femme d'accéder à ce qui lui est refusé ? En le confiant à la voix et au corps de celle qui n'a pas le droit de l'incarner, Maxime Kurvers éprouve l'okina, dans tous les sens du terme.
Maxime Kurvers poursuit une enquête au long cours sur le théâtre. Il le fait avec des moyens aussi limités qu'ils sont illimités : un·e ou des acteur·rice·s. Après La Naissance de la tragédie, Théories et pratiques du jeu d'acteur-rice (1428-2021), puis 4 Questions à Yoshi Oïda, Maxime Kurvers applique ici sa méthode d'anthropologie théâtrale au Nō japonais.
Coréalisation : La Place de la Danse, théâtre Garonne
Conception et mise en scène : Maxime Kurvers • Avec : Yuri Itabashi (récits et danses) • Costumes : Kyoko Fujitani • Scénographie : Anne-Catherine Kunz et Maxime Kurvers • Toile peinte : Myrtille Pichon • Lumière : Manon Lauriol • Collaboratrice artistique : Camille Duquesne • Traducteur-interprète : Akihito Hirano • Écriture et dramaturgie : Maxime Kurvers et l'équipe • Coordination Japon : Takafumi Sakiyama • Conseiller à la diffusion : Jérôme Pique
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