Écoute ton écoute - musicaliser davantage nos danses
J'ai côtoyé la musique bien avant de découvrir les mondes où les danses font langue privilégiée de connexion. Entre mes 6 et mes 31 ans, j'ai pu apprendre avec la flûte à bec, le solfège, la rythmique, l'harmonie, la chorale, le violon, l'alto, la rabeca et la guitare brésilienne, l'opéra, la musique baroque, classique, romantique, contemporaine, les musiques populaires et traditionnelles brésiliennes… Et pourtant, tout n'a véritablement pris sens que quand j'ai rencontré le théâtre physique, le butoh et plus tard la dite danse contemporaine. Comme une évidence, un jour j'ai eu la sensation incarnée que je pourrais mieux faire de la musique avec mes mouvements qu'en tant qu'instrumentiste.
Au fil des années j'ai appris que mon rapport au mouvement est surtout musical : ce qui me meut c'est le goût pour un rapport au temps toujours en jeu et en réinvention. Comment être à l'écoute et composer avec les intensités, les vitesses, les articulations, suspensions, rythmicités qui habitent nos mouvements ? Une question que je souhaite explorer (avec vous) lors de ces deux semaines de laboratoire, en partageant des outils et des pratiques qui m'accompagnent depuis longtemps ou que j'ai envie d'explorer pour la première fois. Une invitation pour se mettre à l'écoute de ce qui nous appelle irrésistiblement au mouvement - d'apprendre collectivement à écouter les musicalités qui sont déjà là et à les nourrir (pour les) et déployer davantage.
