Éprouver le corps entre chair, os, silence et lumière
Christophe Le Goff à une pratique «organique», «viscérale» du corps, de la danse et de sa relation à l'environnement. L'essentiel de la recherche consiste pour l'interprète à être touché émotionnellement en passant par la sensation physique pour traverser le public et les murs . Il s'agit d'amplifier l'intensité de la présence, l'inscription d'un corps qui imprime, électrise l'espace.
« Être touché » en est un centre ; engagement profond dans « l 'épreuve » du corps. Incarnation qui s' exprime autant dans la prise d'espace, la vitesse et l'amplitude du mouvement qu'à l'inverse dans l' infime, « l 'infra » qui dévoile d'autres profondeurs de « l'être ».
La puissance de la danse est cherché du coté de sa « nudité » . En se dépouillant de toutes artifices et protections, dans sa capacité à devenir eau, matière elle même, le corps devient énergie, passeur.
Ce corps calme et transparent, au cœur incandescent, éprouvé dans une pratique simultanée du lâcher prise et de la conscience, se reconnecte avec sa propre animalité dans une intensité de présence à la fois puissante, silencieuse et lumineuse.
Travail technique où le dosage de son poids permet de se transformer en masse tranquille, lame déferlante ou légèreté du vent.
Le relâchement nerveux, organique et musculaire, le déverrouillage des articulations, l'enracinement et l' envol, le travail de la puissance du « centre » sont, entre autres, les qualités travaillées.
L' acuité de la perception (écoute), le plaisir et la liberté du corps sont explorés dans une attention constante à la clarté et la précision du mouvement.
Christophe Le Goff est chorégraphe, danseur, performer, pédagogue et chercheur.
Après des études de philosophie, Christophe Le Goff suit la formation Extensions au CDCN de Toulouse en 2004 où il rencontre de nombreux chorégraphes dont Odile Duboc, Mark Tompkins, David Zambrano, Patricia Kuypers, Latifa Laâbissi, Germana Civera, Yoshito Ohno, Loïc Touzé, João Fiadeiro et Frank Van De Ven (danseur de Min Tanaka). L'influence du post modernisme américain, du courant dit de la « non danse » ainsi que ses voyages au Japon et son effleurement du Butô sont structurants pour lui. Entre 2001 et 2006, il est interprète et enseignant pour différentes compagnies et en particulier pour la Cie Samuel Mathieu.
En 2008, il crée sa compagnie MayGetSin /Christophe Le Goff, basée à Toulouse dans laquelle il travaille en collaboration avec Lorena Calandin sur divers projets.
Il collabore par ailleurs avec des artistes issus de divers champs artistiques au sein de projets transdisciplinaires.
Ses dernières créations sont Diamant (2018), Animal Emotion Pictures (2019), Genuis Loci (2020), Motifs Sauvages (2022), NUHé (2024-2025).
Christophe Le Goff tend à exprimer dans la plupart ses travaux une logique de l'inconscient, dans une forme faite d'associations et de collages polysémiques où se côtoient réalisme et fiction sur un ton à la fois naïf et brut. Il s'y amuse de la gravité dans un espace entre jeu et rituel.
Il donne régulièrement des workshops intitulés Ordinary Paint, Imaginary shape en direction de publics amateurs et de professionnels.
Il enseigne aussi le Qi Gong (formé auprès de Thierry Baë) dont les fondements sont étroitement liés avec sa pratique organique de la danse.
