Dans Faits et gestes, Noé Soulier s'adonne au mouvement comme un peintre explore la couleur, pour ses modulations infinies, sa puissance constructive et les jouissances qu'elle procure.
La danse est cette étrange activité où l'on passe son temps à bouger sans but apparent. Au foot, on tape dans la balle pour marquer un but. Dans la vie de tous les jours, on tend le bras pour attraper un objet puis le ranger. Mais, dans la danse, de quoi le mouvement est-il le signe, à quoi renvoie-t-il ? Artiste associé au CDCN de Toulouse, Noé Soulier explore méthodiquement cette question. Dans Faits et gestes, sur les contrepoints de Bach et les Lamentations de Froberger, il décortique, module et agence des gestes banals et d'autres tirés du sport, comme désigner, lancer, frapper ou éviter. Détachés de leur contexte, ces gestes sont transformés par des variations de dynamique et des combinaisons improvisées, dans un débit incisif fait d'arrêts, de jets et de sauts, un débit d'une grande prodigalité également. Car si Noé Soulier reprend le mouvement à zéro, c'est aussi pour sa jouissance communicative.
En partenariat avec le théâtre Garonne.
Concept et chorégraphie : Noé Soulier – Avec : Lucas Bassereau, Norbert Pape, Nans Pierson et Noé Soulier – Lumière : Léonard Clarys