Le stage se tiendra du 4 au 13 mai 2026 (samedi inclus, OFF dimanche 10 mai)
Vous partagerez ce stage avec les comédiens et comédiennes de l'AtelierCité.
Une approche transversale du geste et de la composition
Ce laboratoire propose à de jeunes artistes issus du théâtre et de la danse un espace de recherche chorégraphique et performative, à travers les enjeux qui traversent mon travail : la tension entre récit et abstraction, la construction de formes collectives sans effacement des singularités, la présence du geste, l'usage de l'image comme déclencheur d'écriture et la force poétique du hors- champ.
À travers une méthodologie combinant improvisation, composition en temps réel et écriture de partitions, les participant·es seront invités à développer un langage scénique situé entre danse, performance, et installation vivante. La visée performative du laboratoire ne repose pas sur une finalité spectaculaire, mais sur la création d'un espace de présence, une situation partagée, où le geste, le regard, l'écoute et les silences construisent la dramaturgie.
Le geste sera envisagé comme point d'articulation central : non pas pure forme ni simple outil expressif, mais trace active, rémanence, fragment de récit ou abstraction mouvante. Il pourra être intime ou collectif, précis ou diffus, retenu ou affirmé — toujours chargé d'un potentiel à faire advenir quelque chose de l'ordre de l'invisible ou du sensible.
À partir de matériaux personnels — souvenirs, images, sensations —, chaque participant·e construira des partitions gestuelles qui serviront de base à un travail de composition élargi, en dialogue avec les autres corps, avec l'espace, et avec la temporalité propre à la performance.
Des outils de composition seront abordés : structuration dans le temps, états d'apparition/disparition, travail du rythme, de la densité, de la relation à l'espace et au regard. Ces outils s'appuient sur une pratique de l'improvisation comme écriture vivante, attentive à ce qui émerge, se décale, ou échappe.
Le laboratoire invite à un déplacement en approchant des éléments liés au récit, à explorer l'abstraction, la physicalité non narrative, ou l'écriture du silence. Cette traversée est conçue non comme un apprentissage technique interdisciplinaire, mais comme une expérience de déplacement, un dérèglement fertile du rapport à la scène.
Il s'agit ici de désaxer les automatismes pour faire place à des formes de présence inattendues, à des gestes qui ne viennent pas “de soi” mais par soi, portés par un contexte collectif et un imaginaire partagé.
Dans cette logique, le hors champ devient un levier dramaturgique et poétique. Ce qui n'est pas montré, ce qui est périphérique, ce qui échappe au regard frontal, travaille profondément le plateau. Il alimente la qualité de présence, engage l'interprète dans un rapport au vide, à l'attente, à l'adresse indirecte. Il permet de penser la scène comme un lieu d'apparitions fragiles, de gestes qui se construisent autant dans ce qui est là que dans ce qui manque.
Les 2 semaines tendront vers la construction d'une forme finale composée, conçue non comme une restitution spectaculaire, mais comme une mise en partage d'un processus, un espace d'écoute, de co-présence et de résonance entre les matières traversées, un territoire chorégraphique commun où se trament les relations entre abstraction et récit, entre solitude et coexistence.
Ce laboratoire se veut également un moment de transmission élargi, à travers un accompagnement artistique attentif aux enjeux contemporains de la scène. Il s'adresse à des artistes désireux de travailler à la lisière des disciplines, de faire de leur présence un lieu de création active, et de développer des outils sensibles de composition scénique à partir d'un engagement profond du corps, du regard et de l'imaginaire.
Chorégraphe, plasticien et commissaire d'exposition, Christian Rizzo crée depuis une trentaine d'années, avec une fidèle équipe de collaborateur·rice·s, des œuvres chorégraphiques puisant leur inspiration à de nombreuses sources, rituels extrême-orientaux, danses populaires, paysages... Parmi les plus récentes, d'après une histoire vraie, en son lieu, une maison, miramar ont toutes été présentées à Toulouse par La Place de la Danse qui accompagne son œuvre depuis ses débuts.
© ICI—CCN / Denise Oliver Fierro