Dans un duo haut en couleur, Wax bouscule quelques a priori sur ce qui est africain et ce qui ne l'est pas.
Le wax serait LE tissu africain par excellence ? C'est à voir, et même à y regarder à deux fois, car ces étoffes bariolées aux motifs répétitifs sont en réalité une invention européenne, largement diffusée dans l'Afrique colonisée du XIXe siècle. Le wax serait donc LE symbole de la domination coloniale ? Ce point est à reconsidérer également, car les habitant·e·s du continent se sont emparé·e·s de ce type d'étoffes au point de le transformer en artefact identitaire. En partant de ce signe ambivalent, Tidiani N'Diaye immerge deux danseurs dans un décor tendu du fameux tissu coloré. De la certitude aveuglante des idées toutes faites au doute et à la violence des remises en question, le chorégraphe, qui vit et travaille entre Mali et France, leur fait traverser le mur des apparences pour tenter d'atteindre une vérité universelle.
Une coproduction La Place de la Danse
Chorégraphie : Tidiani N'Diaye • Avec : Souleimane Sanogo et Tidiani N'Diaye • Scénographie : Pauline Brun et Silvia Romanelli • Lumières et direction technique : Brice Helbert • Création sonore : Pierre Rativeau • Costumes : Jean Kassim Dembélé, Valentine Solé et Jérôme Schmitt • Dramaturgie et regard extérieur : Arthur Eskenazi • Photo © Tamara Seilman